"Nettoyer au Kärcher la cité des 4000" de la Courneuve en région parisienne, tels ont été les mots que le ministre de l'Intérieur a employé suite au décès d'un enfant en pleine crise des banlieues en 2005. Cette expression aura largement défrayé la chronique politique pendant de longs mois et jusqu'à aujourd'hui Nicolas Sarkozy a parfois du mal à se défaire de l'étiquette "Kärcher" que ses opposants ne manquent pas de lui coller.
Au delà même de la polémique et de la provocation que cette expression a crée, Kärcher, entreprise qui produit des appareils de nettoyage à haute pression a du jouer avec son image de marque en étant confronté au débat politique ; à tel point que le mot Kärcher est presque entré dans le langage quotidien : pour preuve quand on ouvre le Petit Robert 2007 à la lettre K, on peut lire : "Kärcher" n.m. : "Du nom du fondateur de l'entreprise, l'allemand Alfred Kärcher. Nettoyeur qui projette de l'eau sous forte pression." Mis à part le tapage médiatique qui en a résulté, certains auteurs ne se sont pas privés de faire des mauvais jeux de mots, à l'instar de Philippe Cohen et Richard Malka qui ont publié en novembre dernier une bande-dessinée sous forme d'enquête, intitulée "La face karchée de Sarkozy", tout cela pour dire que l'entreprise allemande n'en a pas forcément tiré un réel profit commercial.

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C'est justement à cet effet qu'à cinq semaines du premier tour de l'élection présidentielle, que l'entreprise Kärcher a décidé de mettre terme à la connotation politique qu'on associait à la marque, via un communiqué publié dans la presse, où la firme germanique s'explique justement auprès de ses clients sur l'amalgame qui a été fait autour de ses produits par les déclarations du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
Néanmoins, la question que l'on peut se poser c'est pourquoi une telle action de communication intervient près d'un an et demi après les faits alors que l'on en a tant parlé ? Les ventes des produits Kärcher auraient-elles subi un ralentissement en raison de la mauvaise image que cette marque véhiculerait ou a t-on préféré que le dossier sensible de la crise des banlieues soit entériné et ainsi éviter de mettre de l'huile sur le feu ?
Quoi qu'il en soit que l'on parle de bon ou mauvais coup de pub pour la marque Kärcher, il y'a une chose qui est sur c'est que le principal intéressé dans cette affaire, par une démarche peu propre, ne s'est pas forcément rendu service en vue des présidentielles.

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