A l’approche de la présidence française de l’Union européenne qui va s’ouvrir dans deux semaines, le processus de ratification du Traité de Lisbonne a subi son premier coup d’arrêt. En effet, l’Irlande, 19ème Etat sur 27 à se prononcer sur l’adoption de ce nouveau Traité a mis un terme à la suite de dominos gagnants, en rejetant à 53,4% le texte qui doit sortir l’Union européenne de l’impasse institutionnelle dans laquelle elle se trouve actuellement.

Interrogé ce samedi sur ce résultat négatif, Nicolas Sarkozy, qui tiendra les rênes de l’Union européenne (UE) jusqu’à la fin de l’année 2008, a estimé que « le non irlandais c’est une réalité politique ». Bien que ce refus irlandais était redouté dans les sphères européennes, la France et l’Allemagne, artisans majeurs de ce nouveau texte constitutionnel, ne semblent pas avoir de solution de rechange ou encore de « plan B » comme on l’évoquait encore à l’époque du Traité établissant une Constitution pour l’Europe en 2005.

Au delà même du résultat, on est amenés à se demander qui la faute alors ? Principalement à une communication désastreuse de l’Union européenne qui entraîne un désamour avec les citoyens et donc leur refus. En effet, il y’a un déficit de pédagogie majeur de la part de l’Europe dans ces consultations populaires. Certaines classes de population estiment que ce « mastodonte » qu’est l’UE ne se sent pas suffisamment préoccupé par leur vie quotidienne et qu’ils n’ont rien ou que très peu de choses à y gagner. L’Irlande, petit pays de 5.900.000 habitants n’a donc pas cédé à ce que certains commentateurs ont appelé un « chantage » de l’Union européenne, qui consistait à leur faire dire OUI coûte que coûte à ce nouveau projet.

Dans ces conditions, quelle issue faut-il apporter à cette crise instantanée, faut-il redouter un « effet contagion » dans les pays qui seront amenés à se prononcer tout prochainement ? On se souvient déjà qu’en 2001, les Irlandais avaient été appelés à se rendre aux urnes pour approuver le Traité de Nice, et qu’il a fallut organiser plusieurs amendements de ce dernier pour qu’ils l’approuvent finalement un an plus tard. Autant de questions qui seront très probablement débattues lors du prochain Conseil européen des 19 et 20 juin prochains. Sans cela l’Union européenne serait contrainte de suivre sa lancée sur les bases du désormais vieillissant Traité de Nice de 2001.

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