D'habitude, lorsqu'on entendait l'hymne allemand suivi de l'hymne italien sur un podium de Formule 1, c'était pour célébrer une des innombrables victoires de Michael Schumacher sur sa Ferrari. Mais depuis que le Baron Rouge a quitté les circuits, il y'a maintenant bientôt deux ans, et que son frère cadet Ralf se soit lui aussi retiré de la compétition la saison dernière, on se demandait bien quel pilote allemand parviendrait à faire retentir Das Deutschlandlied de nouveau. Parmi les pilotes engagés dans le Championnat du monde 2008 de Formule 1, cinq d'entre eux sont tout de même de nationalité allemande, mais en début de saison aucun de ces conducteurs ne disposait en théorie la monoplace qui pouvait lui permettre de créer la surprise et rêver de victoire.

Recordman de la précocité

Mais contre toute attente, Sebastian Vettel a fait mentir tous les pronostics lors du dernier Grand Prix qui s'est tenu à Monza dans le temple de la vitesse. Bénéficiant de conditions météo diluviennes, il a décroché la première place lors des essais qualificatifs du samedi sur sa modeste Toro Rosso, ce qui fait de lui à 21 ans et 2 mois, le plus jeune poleman de l'histoire de la Formule 1. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, le jeune loup a transformé l'essai le lendemain en s'imposant dans un Grand Prix d'Italie qu'il a parfaitement su mener de bout en bout. Par la même occasion, il décrochait un autre record : celui du plus jeune vainqueur que la F1 n'ait jamais connu. Comme Schumi à son époque, Vettel a pu compter sur la pluie, sa vieille amie, pour s'imposer avec panache dans une course folle.

Doté d'une étonnante maturité et du sang froid d'un vieux guerrier, il aura seulement fallu 22 courses à Sebastian Vettel pour monter sur la plus haute marche du podium. Derrière sa bouille de Petit Prince de la F1, se cache très probablement l'un des grands champions de demain. Celui que l'on s'amuse déjà à surnommer le Baby Schumi dans le paddock de la Formule 1, a déjà gagné le respect de son septuple champion du monde illustre d'aîné qui l'a surnommé le « Futur Moi » ! La comparaison est peut-être un peu rapide, mais il faut bien reconnaitre que du haut de ses 21 printemps, Sebastian Vettel n'a pas fini de battre les records ni de faire le spectacle en tête.

Symbole des hymnes

A l'endroit même où Michael Schumacher remportait en septembre 2006 la 90ème et avant dernière victoire de sa longue carrière, et où il annonçait aussi le même jour au monde du sport automobile qu'il mettrait un terme à sa carrière de pilote à la fin de la saison, après plus de 250 week-ends de course au compteur, Sebastian Vettel, petit prodige allemand de 21 printemps tout juste, venait glaner ses premiers lauriers dans la catégorie reine du sport automobile. Dimanche après-midi, sur le podium de Monza, l'hymne allemand a bien procédé l'hymne italien, mais le tandem avait changé d'identité. Sebastian dans le rôle de l'héritier, c'est l'avenir que bons nombres de commentateurs lui prédisaient le soir de la course.

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