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vendredi 26 juin 2009

Overdose médiatique autour de la disparition de Michael Jackson



Qu’elles soient issues du monde politique, artistique ou spirituel, rares sont aujourd’hui les personnalités publiques, dont la disparition puisse susciter un véritable engouement médiatique planétaire. En effet, il faut remonter au décès du Pape Jean Paul II intervenu en avril 2005, pour retrouver un émoi médiatique international aussi important dont le Roi de la Pop a fait l'objet au cours des dernières 24 heures. Oui le monde de la musique est devenu hier orphelin de l'un de ses monstres sacrés auquel il convient de rendre hommage, mais n'est t-on pas allé toutefois un peu trop loin dans le tapage médiatique ? Car à lire les unes enflammées de la presse mondiale ou à écouter les titres dramaturges des journaux télévisés diffusés en boucle aux quatre coins du globe depuis hier, c'est tout juste comme si on nous annonçait la fin du monde pour la fin du mois.

Une vie en rose et noir

Une fois de plus, certains médias se sont laissés aller dans le sensationnel en relatant l'évènement sur un ton quasi fanatique et en se délectant de chaque petite info sortie du chapeau. Artiste de génie, Michael Jackson a sans conteste marqué l'histoire de la musique mondiale mais n'avait plus produit de nouveau disque depuis 2001 et l'album « Invincible » qui avait été lancé avec le tube « You Rock My Word ». Rattrapé par la justice entre temps, il était devenu une personnalité publique dont l'image a été entachée par de nombreux scandales, peut-être à tort d'ailleurs. À l'instar de certains de ses prédécesseurs qui ont connu un destin fantastique et hors du commun, Michael Jackson a connu à son tour une fin de vie plutôt tragique. Isolé dans la souffrance et éloigné de son public, Bambi, comme l'appelaient affectueusement ses fans, imaginait sûrement une autre sortie ; comme peut-être celle de mourir sur scène après une dernière démonstration de moonwalk dans l'enceinte du O2 Arena Stadium de Londres, où il avait prévu de faire ses adieux à son public cet été.

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mercredi 3 juin 2009

Lettre ouverte à Stéphane Charbonnier alias Charb, suite à la caricature de l'accident du vol AF 447, parue dans Charlie Hebdo



Monsieur Charbonnier ou Charb si vous me le permettez,


voilà à peine quelques jours que votre mentor Philippe Val a jeté les amarres, que votre publication refait déjà parler d'elle. C'est bien connu quand on prend la place du chef, on cherche à s'affirmer et marquer au plus vite son territoire. Bien avant votre récente arrivée dans le fauteuil du grand manitou de la rédaction de Charlie Hebdo, votre goût démesuré de la provocation était déjà bien connu de l'opinion publique française.

La Une de votre hebdomadaire daté de ce jour, où figure une caricature mettant en scène un avion de la compagnie Air France, qui pique dans l’Océan et qui est légendée « 228 disparus … 228 abstentions de plus aux européennes ! », est purement et simplement scandaleuse. Je crois même que votre désormais illustre compère, Philippe Val, n'aurait pas atteint un tel degré d'indécence vis à vis du public.

En tant que directeur de la publication à Charlie Hebdo, comment avez-vous pu commettre un aussi grave dérapage ? La liberté d’expression est très certainement une des plus grandes richesses dont jouit notre nation, mais encore faut-il savoir la manier avec un minimum de rigueur et de déontologie.

Hélas, il est affligeant de constater qu'on ne vous ait jamais véritablement inculqué un minimum vital de déontologie dans vos jeunes années. Monsieur Charbonnier, si un membre de votre famille ou l’un de vos proches amis se trouvaient à bord de l'Airbus A330 d'Air France vol qui effectuait lundi dernier la liaison Rio de Janeiro – Paris Charles de Gaulle, auriez-vous agi de la même façon ? La légèreté et la désinvolture profondes qui caractérisent cette Une, vont à l'encontre des principes fondamentaux du respect de la dignité humaine.

D’autre part, vous annoncez 228 abstentionnistes de plus aux élections européennes qui se tiendront ce dimanche. Mais est-il peut-être utile de vous rappeler Monsieur Charbonnier, que les Brésiliens, les Américains, les Chinois, les Suisses ou encore les Libanais qui font partie des victimes du vol 447 d’Air France, n'auraient de toute façon pas eu vocation à prendre part dans cette consultation électorale, puisque celle-ci est exclusivement limitée aux 27 États membres de l’Union européenne ?

Honte à vous Monsieur Charbonnier, si vous espériez relancer les ventes de votre sinistre titre de presse en exploitant la détresse des gens, alors vous faites très clairement fausse route !

Bien confraternellement,

Philippe Gortych


Note personnelle : Par respect pour les disparus et les familles des victimes de la catastrophe du vol Air France 447 du lundi 1er juin 2009, je ne publierai pas la Une de Charlie Hebdo n°885 daté du 3 juin 2009 sur ce blog. Et pour celles et ceux que cela intéresserait éventuellement, ils trouveront sans aucun doute l'image de cette Une, sur des sites Internet qui font du sensationnel leur fonds de commerce.


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mardi 2 juin 2009

AF 447 RIO-CDG : Quand la tragédie laisse déjà place au sensationnel



Il y'a encore deux jours si l'on vous demandait que vous évoquent les termes France et Brésil pris ensemble, vous auriez très probablement répondu France 98, Coupe du Monde ou encore 3-0, en somme des bons souvenirs et des émotions fortes et intenses comme seul le sport sait parfois nous en procurer. Hier 1er juin, en ce lundi de Pentecôte, Français et Brésiliens ont été envahis par une même et unique émotion mais l'ambiance n'était ni à la samba ni à la rumba que ce soit à Paris ou à Rio. Alors que la France entière apprenait à la mi-journée la disparition d'un Airbus A330 de la compagnie Air France, à quelques 8.500 kilomètres de là, sur la rive ouest de l'Océan Atlantique Sud, c'est également tout un peuple qui s'est réveillé dans la douleur et dans le deuil. Des deux côtés de l'Atlantique, que ce soit à Roissy Charles de Gaulle ou à l'aéroport de Rio de Janeiro, pour éviter que les familles des présumées victimes soient assaillies par des journalistes trop virulents, les autorités locales des deux pays ont préféré à juste raison isoler les familles des victimes présumées, dans des zones qui se trouvent en retrait des foules aéroportuaires, afin de les placer à l'abri des caméras de télévision et des flashs crépitants.

Voyeurisme malsain

Mais une fois de plus, les médias français ont fait preuve d'un manque de pudeur intolérable dans la couverture médiatique de cette catastrophe aérienne : toujours plus de bruits de couloirs, toujours plus de sensationnel, toujours plus de voyeurisme. Certes, une des missions du journaliste est d'emmener son public au plus près de l'information pour lui exposer au mieux la vérité, certes il n'est pas toujours facile pour un présentateur de meubler le temps d'antenne en direct lorsqu'on ne dispose que de très peu d'informations concrètes sur les raisons qui ont pu engendrer la catastrophe, en l'occurrence la perte de l'avion ; mais ces facteurs ne doivent en aucun cas constituer des raisons valables pour franchir les frontières du domaine de l'intime ou encore celles de l'immense choc émotionnel que peut provoquer la perte soudaine d'une mère, d'un fiancé ou d'un ami, de surcroît lorsqu'on ne sait pas encore où se trouvent les corps des présumées victimes.

Information Émotion

A ce propos, tout au long de la journée d'hier alors que les familles des victimes présumées affluaient au compte-comptes vers les terminaux des aéroports de Paris et de Rio de Janeiro, plusieurs journalistes de chaines de télévision françaises d'information en continu qui se trouvaient en plateau, n'ont pas hésité à poser des questions totalement absurdes et déplacées à leurs leurs envoyés spéciaux. Celles-ci portaient notamment sur l'ambiance qui régnait à l'intérieur des dits aéroports, sur l'état dans lequel les familles et les proches se trouvaient, sur ce qu'ils faisaient... Aujourd'hui encore en fin d'après d'après-midi, une journaliste de la rédaction de LCI a posté un bref article intitulé « Vol AF447 - "Dis-moi que t'es bien rentrée stp..." », dans lequel elle relate une phrase qu'une amie d'une victime du vol Air France, a publie hier sur le réseau social Facebook. Qui cela regarde, qui cela intéresse, laissons les familles et les proches des victimes en paix dans ces instants si pénibles et douloureux à traverser. D'ailleurs ce n'est pas un hasard si cet après-midi, Air France a rappelé à l'ordre les médias en les priant de respecter le deuil des familles, haro contre la dictature de l'information émotion !

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