S’il existe un paradis des commentateurs sportifs, Thierry Gilardi et Thierry Roland ont dû être sacrément fiers de la prestation de l'Equipe de France de football face à l’Ukraine mardi dernier au Stade de France. Commentateurs compétents et passionnés, les deux Thierry vivaient chaque match des Bleus comme une fête.

Avec sa voix rauque inimitable et tellement attachante, Thierry Gilardi aurait certainement manifesté sa joie sans retenue sur le premier but en Bleus de Mamadou Sakho. Peut-être un peu dans l’esprit du commentaire enflammé qu’il avait réservé à Franck Ribéry pour son premier but international, inscrit un soir d’été 2006 lors de la rencontre Espagne-France en huitièmes de finale de Coupe du monde. Quant à Thierry Roland, connu pour son côté chauvin et râleur sympa, il aurait probablement contesté la décision arbitrale d’annuler un but de Karim Benzema jugé injustement hors jeu.

Serait-il allé jusqu’à traiter l’arbitre de « salaud » comme il l’avait fait lors du match Bulgarie-France comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 1978, quand un penalty litigieux avait été accordé à la sélection bulgare ? Personne ne le saura mais son franc-parler et sa spontanéité apportaient parfois de la fraicheur dans le match. En se qualifiant pour la prochaine Coupe du monde, l’Equipe de France a sauvé son honneur mais il faut lui souhaiter des commentateurs télé un peu plus charismatiques que ceux qui sont censés accompagner les joueurs au Brésil dans quelques mois.

Souhaitons lui des passionnés de ballon rond proches du public qui soient là pour relater les matchs avec leurs tripes et transmettre des émotions fortes aux téléspectateurs jusqu’à faire aimer le foot à des gens qui ne le regardent jamais. Mais de grâce, débarrassez-la de ces journalistes sportifs qui donnent parfois l’impression d’être blasés et qui gavent leur public un peu trop souvent de commentaires aussi plats que les écrans de nos téléviseurs.

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